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Ah mes 50 ans !!!


      Avant que de me demander un discours que je n'aurai pas su faire d'une façon impromptue je préfère vous lire la prose que d'heures passées avec peine j'ai transcrite de ma mémoire bercée par des images et odeurs dont ce lieu et ce moment en sont un fragment heureux et reflet agréable.

      Il y a trop de mélodies, de musiques sur lesquelles mon coeur pourrait déposer tous les bons moments qui lui sont entrés en dedans. Mais est-ce nécessaire ? Il est peut être plus délicat et plus difficile d'exprimer les mots sans atours. Ces airs témoins d'instants passés gardons les pour les heures à venir.

      50 ans est comme 20 ans et 40 ans mais non comme 30.Il est un chiffre magique, plein de charme. Avez vous remarqué que l'on dit d'un être humain : Il a 20 ans, ah le bel âge , elle a 40 ans elle est dans toute sa plénitude, 50 ans il est dans la force de l'âge mais 30 ans : point. 30 ans n'existe pas. 10 20 40 50, je suis dans la quatrième dizaine et j'assume superbement ma quarantaine, donc c'est avec un peu d'avance que les réjouissances de ce jour honorent nos 50 ans. Mais vous savez, chaque bout de fête est à savourer , et en bonne compagnie c'est un délice.

      Sur mes cahiers d'écolier ( non je n'ai pas copié ! ) je marquais en début d'année en lettres majuscules, sur la couverture de fin carton , rouge jaune ou bleue et avec autant d'application que l'école m'ennuyait, l'année scolaire Au hasard : Année 1961-1962 . Après un savant calcul recommencé maintes fois parce que le résultat était d'une inimaginable évidence: je découvrais que j'aurai 48 ans en l'an 2000. Je recommençais l'année suivante et ça donnait le même résultat : j'aurais 48 ans en l'an 2000, j'aurais 48 ans en l'an 2000, comme on dit plus tard : quand je s'rais grand , quand j' s'erais grand .

      Aujourd'hui nous sommes là pour nos 50 ans (même si certains ou certaines se refusent à l'admettre ). Vous allez vous dire : il a du sauter une ligne il était en train de nous parler de l'an 2000 et de ses 48 ans, le début du paragraphe avait pour but d'introduire le développement d'idée ou de sentiment ayant trait à l'an 2000. L' an 2000 ça fait déjà deux ans que c'est passé, l'aurait y bien plus que ses 40 ans le Nanard ou p'têtre le choc lui a fatigué le cerveau ? Eh bien non ! Vous verrez plus bas.

      Nous sommes en l'an 2002, j'ai 50 ans, je me dis qu'à cet âge là , perçu par les yeux d'un enfant je représente tout ce qu'il n'imagine pas, et de plus c'est un autre qui a 50 ans, ce n'est pas moi, je ne suis pas un vieux (et tant pis pour ceux qui ont plus de 50 ). Moi je suis jeune. Donc j'en reviens à ma jeunesse.

      Je ne pensais pas à ce que serait ma route de la vie. J'ai l'impression d'être passé de l'enfance à maintenant en ne me souvenant seulement de quelques bribes d'une histoire d'un être humain : moi. J'ai les images dans ma tête, et pourtant tout cela est dissocié de mon corps. C'est la même impression que de se souvenir de scènes de film. Je vous revoie mais je ne suis pas incrusté dans l'image, et les sensations physiques sont inexistantes.

      Un exemple : j'en connais une qui a entre 20 et 40 ans (voir plus haut)et dont les pleurs ont disparus de ma mémoire, je les ai oubliés. Seulement l'impression qu'ils m'ont laissé demeure. Cela vous fait-il un effet semblable?

      Et puis Je me souviens d'une 2 CV sur la RN 20 un dimanche soir. D'un coucher de soleil sur le Danube en voyant défiler très lentement ces collines verdoyantes où des châteaux de légende accrochés me murmuraient en accord avec Strauss et le clapotis du fleuve la trame de rêves embrumés.

      D'un soleil d'été sur la Dordogne, d'une partie de pétanque sur les marches d'un gîte rural. Tiens à ce propos; combien on leur avait mis dans la vue à l'équipe adverse ? Et qu'on ne vienne pas me dire que c'était notre chance si les marches étaient à cet endroit précis.

      Je me souviens aussi de mariage dans quelque village sympathique, de maison qui se transformait, de jardin sentant bon sous le soleil printanier, de chien un peu schizophrène, de chienne joueuse et fugueuse.

      Ils sont présents aussi à ma mémoire ces moments de blues, où en y repensant j'ai plus d'une fois rafraîchi votre intérieur mais où en contrepartie vous avez réchauffé le mien grâce à votre écoute ,votre présence, votre table.

      Au fait en parlant repas, la première fois que je fus réchauffé ou plutôt un peu cuit (mais où je n'ai pas laissé de plume) c'est quand nous sommes allés manger du poisson accompagné de vin blanc à Melun. Je n'avais pas l'impression d'être " paf " mais j'ai dû me rendre à l'évidence lorsque après un sommeil profond et réparateur dans un environnement calme au premier étage de chez mon hôte, celui-ci m'a dit qu'il avait passé l'après midi à tronçonner son bois sous la fenêtre.

      J'ai toujours à l'esprit votre accueil quelque soit l'heure et le jour, votre coin de cheminée, votre canapé et le petit déjeuner avant que de reprendre la route qui a su me faire apprécier la halte. En réalité vos gestes, vos actes, vos échanges tout au long de cette trentaine d'années m'ont soutenu, réconforté et renouvelé l'énergie qui parfois me manquait et aussi donné la confiance de vous ouvrir mon intimité .

      Je pense qu 'il me faut définir ce que fut notre rencontre, le bout de chemin que nous avons fait ensemble pour arriver à la fin de cette année, de ce siècle et de ce millénaire de cette année 2000 si le zéro avait été inventé plus tôt. Où plutôt de cette année 2002 ! C'est ici que la question que vous vous êtes posé au premier paragraphe va trouver sa réponse. Laquelle ? Le cerveau fatigué, c'est vous ou c'est moi ? Si je vous parlais de mes 48 ans en l'an 2000 c'est que le corps de cette lettre était écrite pour le réveillon de l'an 2000. Connaissant ma tendance à ne pas me fatiguer inutilement, et cette prose n'ayant pas servi 2 ans, auparavant, pourquoi ne l'aurais-je point utilisée aujourd'hui ?

      Bon ma phrase ayant été commencée 131 mots plus tôt, j'imagine que vous en avez oublié le début. Je disais donc que s'il eût fallut définir notre rencontre, l'adjectif "amical"ne refléterait pas tout à fait l'intensité de mes sentiments je préfèrerai "fraternel". Il y a des frères et des soeurs qui ne se supportent pas, moi je vous ai choisi et vous m'avez accepté.il me semble que c'est le meilleur cas de figure.

      C'est donc avec une grande tendresse pour vous, vos joies, votre présence que vous m'offrez volontiers mais avouez-le peu souvent à domicile (il est vrai ..... le neuf trois ......) que je vous exprime aujourd'hui tout ce que je ne dois plus remettre au lendemain et la joie de pouvoir être avec vous pour fêter un anniversaire à chiffre rond que je ne renonce pas à doubler d'ici 50 ans.

      Quelques mots d'une chanson trottent dans ce qui me sert de calehaute. Je pense simplement que grâce à vous et la petite parcelle de Sardaigne qui m'accompagne et pour laquelle je vis, je les ai concrétisés.





Oh bien sur j ‘ai souvent faim et froid
j'ai envie de m'arrêter parfois
mais ma route
m'entraîne toujours

désir de concrétiser un symbole
de posséder l'unique beauté
que l'on nomme liberté


Je vous embrasse.


Aubervilliers le 21 juin 2002

Vous trouverez ces paroles et musique de Michel Corringe sur : http://www.chansonrebelle.com/les-chanteurs/corringe-michel.html
(Ma Route)
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